Atelier de Lithographie

Qu’est ce que la lithographie ?  Une technique d’impression qui permet la création et la multiplication d’un dessin exécuté avec un crayon gras sur une pierre calcaire. Inventée à Munich en 1796 par Aloys Senefelder, elle séduit dés le début du XIX° siècle des peintres épris de modernité et férus d’innovation tels Géricault, Girodet, Delacroix… Par la suite, presque tous les grands artistes se sont adonnés avec brio à la lithographie, fascinés par son singulier potentiel de création et sa merveilleuse alchimie.   

À Saint-Germain-des-Prés, au fond d’une cour secrète noyée dans la verdure se cache l’atelier de lithographie animé par Colette Bouriat. Un lieu vivant, habité : des estampes sur tous les murs, des pots d’encre, des presses imposantes (surnommées bêtes à cornes) et la lumière qui pénètre par une large baie vitrée. Au départ, tous viennent ici attirés par cette discipline artistique originale, son procédé manuel, artisanal, mécanique, ses diverses applications. La bienveillance, le talent et la maitrise technique de Colette Bouriat, artiste et lithographe, achèvent de les convaincre.

Mais quel est le secret de la lithographie ? Un antagonisme entre l’eau et les corps gras. Son procédé nécessite plusieurs étapes : le grainage de la pierre, le tracé « en miroir », l’acidulation, le mouillage, le calage sur la pierre, l’encrage, le centrage de la feuille sur la pierre, puis l’impression. Des gestes efficaces, précis, méthodiques. « Mais contrairement à la gravure, qui consiste à inciser une plaque de métal, la lithographie ne requiert pas un savoir faire particulier. On dessine à plat sur la pierre. Le geste est ainsi plus libre. Au début si la main tremble, on peut s’inspirer d’un document, mais les idées personnelles viennent très vite » précise l’intervenante.

Jean-Pierre, ingénieur agronome, assidu des ateliers a exploré avec la même curiosité l’aquarelle, la photographie, mais aussi la gravure et la lithographie, « deux mediums où l’artiste est aussi artisan ». Intéressé par l’idée de série, il développe un ensemble d’images sur un même thème : une éruption volcanique. Dans un premier temps, il superpose des éléments graphiques sur un papier libre pour visualiser l’effet, puis les reporte sur la pierre. Karine, infographiste, est venue à la lithographie pour exploiter toutes les possibilités de la couleur. Elle met sous presse un paysage aquatique qu’elle offrira à sa famille. A l’aide de la roue, elle déplace le chariot supportant la pierre et accentue la pression à l’aide d’une pédale. L’encre a été transférée de la pierre au papier. Vient alors, en soulevant la feuille, le moment magique, la sensation exaltante de se retrouver face à son dessin imprimé. Une œuvre qui sans cesser d’être unique peut être multipliée à l’infini.

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