Portrait d’intervenante : Marie Dautet

Dans nos ateliers, chaque discipline a ses impératifs et chaque intervenant a ses petites manies... Nous vous invitons à les découvrir à travers le portrait des intervenants qui les font vivre.

 

Nom : Marie DAUTET

Discipline enseignée à Paris-Ateliers : Reliure, Restauration de reliures et Restauration de papiers.

Depuis combien de temps : depuis septembre 2015. C’est ma huitième année à Paris-Ateliers. J’ai passé le cap des sept ans, c’est une étape importante !

 

• Quelle est ta formation, ton parcours ?

J’ai travaillé pendant 20 ans dans l’édition. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas d’ordinateur dans les bureaux. Nous faisions toutes les maquettes à la main, cela avait un côté artisanal qui me plaisait beaucoup. Cependant, avec l’évolution technologique, le métier s’est tourné vers le numérique : je perdais alors le contact avec le matériau et cela m’intéressait moins.  

J’ai donc décidé de changer de voie et d’aller vers un métier artisanal. Après avoir pas mal cherché et fait un bilan de compétences en 2009, ce qui en est ressorti est... la reliure. À l’époque je ne connaissais absolument pas cette discipline, je voyais même cela comme quelque chose de plutôt vieillot.

J’ai ensuite rencontré des nombreux artisans, fait des stages et passé un CAP de Reliure au Lycée Tolbiac. La reliure a été une vraie découverte pour moi, j’ai tout de suite aimé la manipulation des papiers, du cuir, l’utilisation de la presse, j’ai découvert un monde que je ne connaissais pas. Moi qui pensais quitter l’univers du livre, j’y suis finalement retournée par une autre porte. 

Durant ma formation, j’ai eu la chance de faire un stage à l’atelier de reliure de la Bibliothèque nationale de France où j’ai pu travailler différentes techniques de reliures, j’ai également pu découvrir l’atelier de restauration de reliure de la bibliothèque ainsi que celui de numérisation, qui justement était en train de numériser tous les livres rares de la réserve. J’y ai énormément appris.

Ensuite, j’ai fait une année de perfectionnement dans l’atelier de Catherine Chauvel, grâce à une bourse octroyée par l’Institut National des Métiers d’Art et la Mairie de Paris tout en m’inscrivant en parallèle aux ateliers de restauration de reliures de Paris-Ateliers. Quand l’intervenante, Christine Malaurie, a quitté Paris-Ateliers, elle a proposé que je reprenne ses cours de reliure et de restauration.

 

• Que souhaites-tu apprendre à tes élèves, que souhaites-tu leur transmettre ?

Évidemment : les techniques !

Je souhaite leur apprendre les bases de la reliure pour qu’ensuite ils puissent se faire plaisir dans leurs créations. Je leur transmets les savoir-faire de la reliure traditionnelle mais aussi les pratiques contemporaines de la reliure et de la restauration.

 

Que retires-tu de ton expérience d’intervenante ?

L’échange, les contacts humains. C’est très important surtout lorsque l’on est artisan ou free lance et que l’on travaille souvent seul chez soi.

Et aussi la richesse d’un apprentissage mutuel. En enseignant aux élèves, j’apprends énormément. Les questions qu’ils me posent m’incitent à m’interroger sur ma pratique et m’obligent à formuler des réponses claires, à comprendre et assimiler parfaitement chaque geste.

J’aime aussi beaucoup la stimulation que m’apportent les projets très différents suivant les élèves.

 

Trois mots pour décrire l’ambiance de ton atelier ?

J’aime qu’il y ait à la fois une ambiance détendue et conviviale dans le groupe, que tout le monde se sente bien, même ceux qui viennent d’arriver. L’accueil et l’entraide dans l’atelier sont importants. Je prends le temps de travailler individuellement avec chaque élève. Et parfois, je vais être moins disponible pour les autres, mais les élèves ayant plus d’expérience peuvent alors épauler les nouveaux.

Il y a aussi la concentration : quand chacun est installé dans son travail, l’atelier est très silencieux, un peu méditatif. On ne voit pas le temps passer.

 

Ta technique, outil, matériau ou support favori ou indispensable ? Pourquoi ?

La réponse à cette question est évidente pour moi : c’est le papier !

Comme par exemple, les papiers japonais que j’adore. Ils ont des qualités de souplesse et de résistance énormes. C’est magique. 

 

• Les « petites manies » de ton atelier ?

Le soin et la propreté sont essentiels.

Il y a aussi une phrase que je répète souvent aux élèves : "mettre entre 2 aies sous poids". Afin d’éviter que le papier n’ondule lorsqu’il sèche.

 

Des projets ?

Toujours !

Aussi bien pour l’atelier que personnel, pour moi, l’un va avec l’autre. J’ai des projets de formation, de stage pour me former sur de nouvelles techniques et pour suivre l’évolution des pratiques. 

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur les ateliers de Marie à Paris-Ateliers : ReliureRestauration de reliures et Restauration de papiers.

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