Un atelier pour percevoir l’espace, le comprendre et le représenter. On y explore toutes les étapes pour dessiner un projet d’architecture ou un objet, de l’esquisse au rendu final : proportions, équilibre, perspectives, points de fuite, textures. De tous niveaux, les participants ont chacun leur motivation : formation, reconversion, valorisation des compétences ou perfectionnement pour réussir les concours d’une école d’art.
« Si un bon coup de crayon peut s’avérer très utile pour croquer une esquisse, il n’est pas indispensable de savoir dessiner car tout s’apprend » dit Cynthia Walsh, l’intervenante. Pour cette architecte qui exerce aussi ses talents dans l’illustration de paysages, de sites urbains ou de personnages, le plus important est d’avoir une vision de l’espace. Au début de l’année, les élèves sont conviés à des séances de dessin en extérieur pour mieux comprendre les formes architecturales, la ligne d’horizon, les points de fuite et les principes de la perspective. Plus on dessine et plus on voit. Affiner sa lecture de l’espace, qualité précieuse pour un architecte, passe par le dessin d’observation.
À l’atelier règne une atmosphère studieuse. Sur de grandes tables sont alignés les outils de base de l’architecte : règles, équerres, compas, crayons, feutres et fusains. Le premier exercice pour les participants est de définir et dessiner un volume, de fixer graphiquement une idée. Ils réalisent un croquis à main levée et une maquette, deux éléments fondateurs de la conception architecturale. Ensuite sont abordées les pièces graphiques : le géométral, plan, coupe, élévation et le tracé des perspectives frontales, d’angles ou plongeantes. « Je les guide pas à pas, dit Cynthia, et leur donne les outils pour représenter le principe des perspectives qui une fois acquis change le regard sur l’environnement. J’essaie aussi de simplifier, d’aller à l’essentiel, d’éviter les choses trop compliquées ou laborieuses ».
Crayon à la main, Cynthia montre aux participants comment rendre le trait plus léger, la ligne plus rigoureuse, à peaufiner le projet. « Je les incite à croiser le technique et l’intuitif, à passer de l’un à l’autre afin de rendre le dessin plus sensible, en travaillant par exemple la lumière, les ombres, les textures ». La conception d’espace est un métier très pragmatique et très complexe où l’on est simultanément technicien et créateur.
Une dualité qui séduit Eléa. Lycéenne et attirée par l’architecture, un art universel et nécessaire, elle envisage une formation dans cette discipline après le bac. Alors pourquoi ne pas tester ce métier pour avoir une idée précise de ce qui l’attend avant de s’engager dans de longues études. Après quelques mois à l’atelier sa décision est prise. Elle sera architecte. Son ambition ? Concevoir des bâtiments publics, écoles, gymnases, bibliothèques pour rendre meilleur le quotidien d’une multitude d’usagers.
Juliette, diplômée en Arts appliqués exerce dans le côté « très, trop technique de l’éclairage architectural ». Son souhait ? « Faire davantage d’implantation et aborder son métier de façon plus artistique ». Inscrite à l’atelier afin de se reconvertir dans l’architecture intérieure, elle revoit toutes les bases du métier : croquis à main levée, coupes, plans, élévations.
Inspirée par un décor de film de Disney, une cuisine à l’ancienne, Estelle travaille la perspective en plongée pour varier les angles de vue « ce qui n’est pas évident » souligne Cynthia qui la guide dans son tracé. À l’atelier, cette étudiante cherche à perfectionner son dessin. Son but ? Réussir les concours très sélectifs des écoles d’animation.