En Italie, Ravenne, dernière capitale de l’Empire Romain d’Occident, conserve dans ses édifices religieux un patrimoine de mosaïques chatoyantes, étincelantes et mondialement célèbres. Une irréfrénable émotion esthétique pour tous les participants de cet atelier de Mosaïque décorative animé par Marysia Witkowski sur le site de Bessières (17e).
L ‘art de la mosaïque décorative se fait à partir de tesselles, petits cubes de verre, de grés cérame, d’émaux de Briare, liées entre eux par du ciment. Une technique permettant de créer une multitude d’effets par le jeu des couleurs, des lumières et des matières. « Le champ d’application est très vaste » dit l’intervenante, Marysia Witkowski, diplômée de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts et artiste-mosaïste. Son maître en la matière ? Isidore Odorico, artisan italien installé à Rennes et qui réinvente dans les années 30 «l’art des tesselles» appliquée à l’architecture. Il orne de motifs Art déco, les façades, les piscines, les boutiques, les terrasses. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que Marysia incite les participants «à ne pas se limiter aux petits objets et à travailler sur de grands formats». Son enseignement qui relève à la fois de l’art, de l’art décoratif et de l’artisanat d’art peut être assimilé à ce qu’on appelle le craft dans les pays anglo-saxons et nordiques.
Dans cet atelier la mosaïque s’étend à tous les domaines : de la frise pour salle de bains au mobilier en passant par le portrait et le paysage. Pour Ghislaine qui a déjà exploré les ateliers de reliure, d’enluminure, de vitrail, la mosaïque ouvre de nouveaux horizons. De quoi enchaîner deux séances de trois heures à l’atelier. Sa première réalisation ? Des contremarches pour sa maison de campagne, suivront de petites et grandes tables avec des Tangram, des miroirs Art déco. Insatiable, toujours à cours de projets, elle s’attaque aujourd’hui à un travail de titan : la reproduction d’une œuvre de Monet «Impression, soleil levant» en mariant les techniques du vitrail et de la mosaïque. Les tesselles sont collées à l’endroit directement sur le support. Elle les choisit comme un peintre ses tubes de couleurs. Puis avec une pince, elle les taille et les retaille pour les adapter les unes aux autres et respecter la continuité des lignes. Leurs inclinations, leurs tonalités, leurs textures créent des illusions, des profondeurs et la lumière que renvoient ces petites tesselles change à chaque instant. Plus novice, Irène, commence par quelques exercices pour apprivoiser la matière. Elle projette de réaliser un plateau de table basse en reproduisant un graphisme sobre de l’architecte britannique Charles Rennie Mackintosh. Loin de son univers professionnel numérique, elle s’initie au savoir-faire séculaire de l’artisan : les outils et les connaissances sont là.