Martine Lévy sourit. « Mon premier objectif, c’est de déconstruire les idées reçues ». A Paris-Ateliers, elle anime l’un des 16 cours consacrés à l’encadrement, une discipline connue pour ses baguettes et sous-verre ; moins pour l’infinité de techniques, de papiers et de documents à mettre en valeur et qui en font pourtant tout le sel !
A l’issue de leurs premières heures d’atelier, Antonella et Christine ont changé de point de vue sur l’encadrement. Elles ont découvert « un travail d’interprétation du document qui passe par les couleurs, les épaisseurs, les marges ». Mission accomplie pour Martine Lévy qui conjugue encadrement et pédagogie. « J’essaye de faire ressentir les choses, de transmettre aussi l’importance du papier, ce choix infini de couleurs et de matières qui donne des idées ».
A la base de l’encadrement, il y a le carton. Celui du passe-partout, celui sur lequel est fixée l’attache et surtout ce carton dit « à biseau » qui est découpé à angle droit ou à 45° avant d’être habillé de papier, parfois rehaussé ou chantourné. Julie fréquente l’atelier depuis 4 ans. Penchée sur une gravure, elle s’apprête à réaliser son premier biseau Bayader qui consiste à parer le carton de bandelettes multicolores. « Ça va accentuer le mouvement et la gaité de cette scène de fête ! » se réjouit-elle. Julie apprécie la façon dont l’encadrement a enrichi son quotidien. « Maintenant, j’achète des documents pour pouvoir penser à comment les mettre en valeur » confie-t-elle.
La discipline séduit par la variété et la rapidité des réalisations. « Il y a deux ans, je suis arrivée pour encadrer des photographies et petit à petit, les techniques m’ont emmenée beaucoup plus loin! » s’amuse Carol. Expérience partagée par Lysiane qui espère réaliser cette année un biseau bombé, le romantique. Sa technique préférée ? Celle qu’elle va découvrir ! « L’encadrement est aussi affaire de précision et de subtilité » tempère Béatrice concentrée sur une épaisseur de carton. « Toute la semaine, je remplis des pages blanches, précise cette professeur d’arts plastiques. Là c’est déjà fait et il n’y a plus qu’à mettre en valeur ». Une irremplaçable détente !