Le dessin est à la mode. Il séduit les musées et les collectionneurs. Avec une économie de moyens - rare dans l’art aujourd’hui - il offre des possibilités infinies. L’atelier de dessin toutes techniques animé par Gaëlle Pélachaud réunit aussi bien des amateurs gagnés par l’attrait du trait que des étudiants souhaitant se constituer un bon dossier, sésame pour les prépas d’art plastiques.
Un atelier aux murs clairs avec une belle lumière traversante. Sur une longue table est disposé un éventail de matériels pour aborder les différentes techniques du dessin : fusain, pastels sec ou gras, graphites, crayons de couleurs, sanguines, aquarelle, feutres ou stick à l’huile. Puis à côté, une pile de reproductions de tableaux et dessins dans laquelle chacun pioche selon son inspiration. Avant de décider de la technique, on apprend à analyser la composition d’une œuvre : les lumières, les plans, les espaces et comment tout cela s’organise sur une feuille : il ne suffit pas de regarder, il faut savoir voir. Marie-Madeleine inscrite dans des ateliers de sculpture et de céramique vient retrouver ici le goût élémentaire du papier et du crayon « le dessin c’est le b.a.-ba de l’artiste, mais c’est une discipline exigeante et sans détours, où l’observation est capitale. Il faut du temps pour progresser ». Très attentive, Gaëlle, l’intervenante, passe de l’un à l’autre, indique la bonne position par rapport à la lumière, corrige un effet de perspective, apprend à saisir un mouvement, une attitude. Là, elle explique comment rendre le clair-obscur, les bruns, les ocres d’une toile de Gustave Courbet. Quand les mots ne suffisent pas, elle met la main à la pâte et attrape un crayon pour creuser un contraste ou redonner du modelé. Le but recherché est de passer avec aisance du fusain au pastel et de devenir autonome, souligne Gaëlle Pelachaud. Et si il y a des ratés, ce n’est pas grave, ce n’est qu’une feuille de papier. Au fil du temps, les élèves affinent leur trait et affirment leur sensibilité. Une fois par mois, le cours se tient à l’extérieur. En été, au Jardin du Luxembourg à deux pas de l’atelier, et en hiver, aux Musées du Louvre, d’Orsay, ou Bourdelle pour observer et dessiner des sculptures. Parce que regarder et copier les travaux des grands artistes sont et restent la meilleure école.