Plasticienne, Agnès Lévy s’intéresse à l’animalité et cela nourrit l’atelier de dessin-peinture qu’elle anime à Paris-Ateliers Flammarion. Ici, la seule contrainte, c’est le sujet. Aujourd’hui, une mise en scène de tissus chatoyants, hier des têtes de poisson, des fleurs fraîches, un assortiment de boîtes, un poulpe sorti de la glace… « Toutes les 3 semaines, c’est la surprise ! » s’amuse Marie-Christine qui fréquente l’atelier depuis 3 ans.
Travailler devant des objets ou de la matière vivante implique une confrontation directe. « Il n’y a pas de distance, on est face à ses émotions » analyse Agnès Lévy. Les débutants ne sont pas épargnés. Jacques a fait beaucoup de modelage et de dessin mais est néophyte en peinture. « Je ne me sens pas forcément confortable mais je travaille et j’apprends » apprécie-t-il. L’intervenante accompagne chacun techniquement. « Le sujet imposé permet d’obtenir un esprit d’atelier, avec tout le monde qui traite le même sujet » reprend-elle.
L’atelier favorise la création de séries. « Il y a une évolution entre la première approche et ce qui s’exprime au bout de trois séances. On creuse une idée, on ne reste pas à la surface des choses » explique Agnès Lévy. « Comment peut-on faire ça ? Comment rentrer dans ce sujet ? L’interpréter ? C’est un vrai défi ! » estime Brinda qui vient de rejoindre le groupe. « J’ai toujours un peu de mal à commencer mais je trouve que, plus on a de temps pour approfondir, mieux c’est ! » renchérit Marie-Christine.
En 7 ans, Marie a appris la couleur, la composition, elle a même installé un atelier chez elle. « La pratique, confie cette ancienne infirmière, a quelque chose de thérapeutique ». Du sujet chacun prend ce qu’il veut. La vue d’ensemble, un plan rapproché ou un simple motif servent de support à l’expression personnelle. Pastel, huile, acrylique, aquarelle, fusain, encre ou gouache, le choix des matériaux est libre, comme celui du papier. Une liberté plébiscitée par tous. Aujourd’hui, Jacqueline et Nicole ont privilégié le pastel pour rendre la diversité des couleurs tandis qu’Evelyne a préféré l’huile pour traiter le volume. « J’ai l’impression d’avoir réussi quand une vraie exigence de travail se développe, souligne Agnès Lévy. A ce moment-là, les gens sont entièrement dans ce qu’ils font, et cela se voit. »