Portrait d’intervenante : Anna Foka - Dessin Peinture & Modèle vivant

Dans nos ateliers, chaque discipline a ses impératifs et chaque intervenant a ses petites manies... Nous vous invitons à les découvrir à travers le portrait des intervenants qui les font vivre.

 

Nom : Anna FOKA

Discipline enseignée à Paris Ateliers : Dessin toutes techniques, Dessin – Peinture, Dessin dont Modèle vivant

Depuis combien de temps : Depuis 2015.

 

Quelle est ta formation, ton parcours ?

Ma formation est mixte. J’ai commencé par faire une classe préparatoire dans mon pays natal, la Grèce. Pendant presque trois ans, j’ai étudié les plâtres, les natures mortes et le nu. C’était constructif mais très académique, j’étouffais…

Puis, j’ai eu la chance d’intégrer l’Institut Français qui, à l’époque, collaborait étroitement avec l’École d’Art et de Design de Saint-Étienne. Cela m’a ouvert des horizons nouveaux que je ne soupçonnais même pas. Je dois beaucoup à cet établissement mais j’avoue qu’après un premier cycle de trois années d’études, j’ai encore bougé pour réaliser mon rêve d’enfant : intégrer l’École des Beaux-Arts de Paris (ENSBA).
Cette école exceptionnelle m’a permis de me débarrasser de tout formatage académique, de transgresser les règles, d’innover, - en d’autres termes – de me libérer.  C’est là-bas que j’ai obtenu en 2000 mon diplôme de fin d’études (DNSAP).

Une fois sortie de l’école - parallèlement à mon activité artistique - j’ai assez vite commencé à enseigner, et ce, à des publics très variés. J’y ai pris goût car j’aime beaucoup transmettre !

 

Que souhaites-tu apprendre à tes élèves, que souhaites-tu leur transmettre ?

Je souhaite leur apprendre à réellement observer, analyser et comprendre le sujet qu’ils ont en face d’eux. À le simplifier, quelle que soit sa complexité, afin de pouvoir le traduire avec les moyens propres au dessin et la peinture, c’est-à-dire la ligne, les valeurs tonales et/ou la couleur. À affiner leur écriture, la rendre aussi nerveuse que sensible, à développer une gestuelle et la laisser apparaître.

Mais plus que ça encore, je souhaite les voir charger de sens même l’objet le plus banal ! L’utiliser pour créer un récit, et trouver les moyens plastiques qui puissent servir ce récit. Aller au-delà des apparences…

Dans le cadre des cours contemporains, il est aussi très important de prendre l’habitude de se constituer une banque d’images. Les classer par catégorie, puis se servir de ces visuels souvent disparates pour créer une scène ; pour les mettre en situation et voir les interactions qui s’y créent. Souvent on s’étonne face à l’inconscient qui prend le dessus…

 

Que retires-tu de ton expérience d’intervenante ?

Avec le temps je me rends compte que j’apprends de mes élèves autant qu’ils apprennent de moi. Le public est un miroir qui reflète toutes les qualités et défauts d’un professeur. À moi de rester à l’écoute afin de m’améliorer. Et puis, un groupe est une somme d’individus ayant chacun son propre vécu et ses propres richesses. C’est fascinant de les découvrir… Cela me permet de grandir en tant qu’être humain.

 

Trois mots pour décrire l’ambiance de ton atelier ?

Aussi studieuse que décontractée ! Et le tout saupoudré d’humour, beaucoup d’humour…
Il y a de la rigueur, bien sûr, mais le plaisir prime toujours sur l’effort ! C’est intense, c’est chaleureux, et tout se base sur l’échange. On fonctionne tous ensemble comme un groupe composé de gens, certes, très différents, mais qui créent en osmose les uns avec les autres. Il y a une influence réciproque qu’on ressent surtout quand on fait des petites séances critiques où chacun montre et parle de ce qu’il a fait, et où les autres sont invités à commenter, s’ils le souhaitent, avec respect et bienveillance.

Et puis c’est paisible. La déconnexion est totale car on sait que pendant ces trois heures, rien ne peut nous atteindre, et que le monde extérieur avec ses obligations et les petits ou grands soucis qu’il engendre, reste en suspens. Donc on se détend et on joue. Mais on joue sérieusement !

 

Ta technique, outil, matériau ou support favori ou indispensable ? Pourquoi ?

Au risque de vous décevoir, je n’en ai pas… C’est-à-dire que je suis tellement polyvalente dans ma pratique, que je touche vraiment à tout. Il n’y a pas un outil que je privilégie par rapport à un autre. J’aime beaucoup les techniques mixtes, ainsi que le collage, le frottage, le pochoir, le monotype, ou encore le transfert d’images. Il faut avouer que les techniques de transfert, surtout dans les cours contemporains, sont un vrai atout pour ceux qui n’ont pas nécessairement le temps ou l’envie d’apprendre à dessiner.

 

Les « petites manies » de ton atelier ?

Je tiens à ce qu’il y ait de l’ordre, et à ce que les élèves respectent le matériel commun mis à leur disposition. J’aime qu’il y ait des moments conviviaux aussi, comme la pause-café en milieu de séance, par exemple. C’est le moment où l’on apprend le plus les uns des autres, où on discute de nos centres d’intérêt, de nos voyages, de nos projets artistiques ou autres...

Cela aide à briser la glace, surtout en début d’année quand les gens se connaissent peu. Petit à petit, des vraies amitiés se créent. Et ces mêmes personnes qui jusqu’alors hésitaient à se parler, commencent à se retrouver en dehors de l’atelier pour visiter une exposition ou dessiner en plein air, par exemple. J’aime penser que je n’y suis pas pour rien dans ce tissage de liens !

 

Des projets ?

Pour les projets de l’atelier, je suis heureuse car, pour la première fois, mes élèves vont pouvoir participer à l’exposition annuelle organisée par Paris Ateliers sur la thématique de l’engagement, exposition qui se tiendra en mars prochain à la Maison des Pratiques Amateurs à Paris.

Quant à mes projets personnels, avec mes collègues et voisins de la Ruche (cité d’artistes historique où j’ai la chance de vivre et travailler) nous inaugurons une exposition collective ce mois-ci à l’Espace Julio Gonzalez à Arcueil. Une version augmentée de cette même exposition sera présentée ensuite au centre d’art contemporain ACentsMetresDuCentreDuMonde, à Perpignan.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur les ateliers d’Anna à Paris Ateliers : Dessin toutes techniques, Dessin dont modèle vivant, Dessin-Peinture

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