Atelier de Réfection de sièges

Les grandes étapes de la réfection de sièges ? « Le sanglage, le guindage qui consiste à fixer les ressorts, la mise en crin, la toile blanche et enfin les finitions » énonce Gilles Bourmandil. Ce tapissier d’ameublement anime l’atelier de la rue Camille Flammarion.

Lydie pose la toile blanche, révélant peu à peu la forme définitive du fauteuil. « C’est assez physique, surtout pour les mains et les poignets car il faut tirer au maximum avant de fixer » explique-t-elle. C’est ce à quoi s’essaye Myriam sur une Bergère à coussin dont la jumelle attend son tour. « La paire doit être identique et il faut travailler chacune en parallèle » commence-t-elle avant d’être interrompue par Gilles Bourmandil. Sa toile n’est pas assez tendue. Myriam invoque des bras trop courts mais, pince sans rire, l’intervenant demeurera inflexible car « le tissu de recouvrement va froisser ». Inenvisageable. « L’air de rien, Gilles vérifie tout ce que vous faites, il est toujours là pour rectifier le tir » apprécie Myriam. Comme Elisabeth, Jean-Louis ou Lydie, elle a poussé la porte à cause de sièges entreposés au grenier. Elle est restée pour l’ambiance.

« J’essaie de faire en sorte que l’atmosphère soit bonne et que les gens soient très autonomes » résume Gilles Bourmandil. Catherine s’attelle à une mise en crin. « N’en mets pas trop, prévient-il, tu te souviens… » Catherine se souvient en effet d’un Voltaire qui lui a pris toute la saison dernière. Cette année, elle a terminé un Napoléon III et elle attaque ce Cabriolet Louis XV déniché en salle des ventes. « On travaille avec des sièges à histoires, souvent des histoires de famille » poursuit Sarah qui, une fois n’est pas coutume, officie sur deux carcasses neuves de style Louis XV mais peintes en rose vif. Titulaire d’un CAP tapissier, la jeune femme exerce un autre métier si bien qu’à l’atelier elle renoue avec sa passion et s’autorise quelques audaces. « Je sculpte le profilé des sièges dans une mousse alors que traditionnellement on utilise une cuvette en crin ». Et pour le tissu de recouvrement ? Ce sera un coup de cœur.

Sûrement ce qui a décidé la fille de Jean-Louis pour ce tissu rayé qu’elle a confié à son père avec un fauteuil d’époque hérité de sa grand-mère. Mais, Jean-Louis a beau être bricoleur, la réfection de sièges ça ne s’improvise pas. Aujourd’hui, il contemple son ouvrage presque achevé. « C’est un joli tissu mais ce n’est pas évident de conserver les rayures parallèles avec la tension ». Plus loin, Elisabeth réalise le passepoil d’un coussin pour le Médaillon qu’elle vient de terminer. « Je ne vois que les défauts, les bosses, mais je me sens moins perdue qu’au début » constate-elle en saisissant son tissu. « Endroit sur endroit ! » s’exclame Gilles Bourmandil, « tu ne m’avais pas dit que tu faisais de la couture ? » lui lance-t-il, toujours taquin…

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